Spirou, son poulain ne l’avait pas abandonné ...

 

Elle aurait du s’appeler Malchance.

C’est une histoire banale, presque trop banale lorsque l’on parle de la maltraitance des animaux. Pourtant, elle n’avait rien demandé cette brave jument, surtout pas d’être venue au monde. Elle n’avait que très peu de besoins, une pâture, de l’eau, quelques soins, un minimum d’affection…vraiment un minimum.

Pourtant durant toute sa vie, elle n’eut rien de ce minimum, pas même le minimum.

Ce qu’elle reçut, ce fut un maximum…Un maximum de mauvais traitements, de mauvaise vie.

Une vie tellement mauvaise, maltraitée, puis abandonnée, puis confiée à une institution ou elle connut un court répit dans son existence de misère. On la confia à un personnage, prétendument épris de chevaux. Un coin de soleil aurait-il déchiré la grisaille ?

Hélas non, l’individu la négligea, l’abandonna avec un strict minimum, tellement strict.

Elle eut la joie de « mettre bas », un joli petit poulain. Instant merveilleux mais qui l’épuisa encore plus. Sa santé déjà faible s’amenuisait de jour en jour. Jusqu’à l’instant ou un homme, un gentil, l’a trouvée étendue dans un champ sans herbe. Elle n’avait pas la moindre goutte d’eau, agonisante prés de la carcasse d’une vieille voiture, prête à rendre son dernier souffle. Un vétérinaire l’a aidé à rejoindre le paradis des chevaux, là ou l’herbe est toujours verte, où un joli cours d’eau aux flots limpides lui permettra d’étancher sa soif jusqu’à la nuit des temps.

Squelettique, mais sa jeunesse lui permit de survivre. Il était d’une maigreur effrayante, mais qui paraissait presque de la santé par rapport à l’état de sa génitrice. Sa mère qui vivait ses derniers instants de souffrance, couchée dans ce terrain qui ne lui rappelait que des mauvais souvenirs.

Notre ami adhérent qui se reconnaîtra certainement en eut le cœur brisé. Nous connaissons tous son attachement envers les équidés. Il fit ce qu’il y avait de mieux à faire pour ces malheureux.

Nous avons récupéré le petit Spirou, c’est ainsi que nous l’avons baptisé. Depuis un grand chemin a déjà été parcouru, mais il reste encore une longue route à faire. C’est une honorable bête encore traumatisée par sa première jeunesse. Agé de deux ans il est splendide, tout fou, affectueux, sauvage. Un vrai petit cheval qui ne demande désormais qu’à être adopté. Qui souhaite trouver un propriétaire qui lui donnera l’affection dont sa mère a tant manqué. Une personne apte à continuer le long travail des bénévoles, une lourde tache qui à portée ses fruits.

Deux ans, c’est toute une vie qui s’ouvre devant lui. Peut-être se trouvera t-il un lecteur touché par son histoire…Un ami des animaux.

Quel beau Noël ce serait pour Spirou.

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